La loi de bioéthique

Publié le 20 novembre 2024

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La bioéthique pose des questions fondamentales sur la dignité humaine, la préservation de l’autonomie, le respect de l’intégrité du corps humain et le principe d’équité. Pourquoi et comment encadrer la médecine et la recherche ? Comment assurer une protection efficace des personnes pour aujourd’hui et pour demain ? Cet article vous éclaire sur la manière dont les lois de bioéthique répondent à ces défis clés.

Qu'est-ce que la bioéthique ?

Le terme "bioéthique" se décompose en "bio", qui signifie "la vie" en grec, et "éthique", qui se réfère à la morale et aux mœurs. La bioéthique se définit comme l'étude des questions morales soulevées par les progrès en biologie et en médecine. Elle interroge des fondements essentiels tels que la dignité de l'être humain, l’autonomie et le respect de l'intégrité du corps humain.

Pourquoi encadrer la bioéthique ?

La bioéthique nécessite d’être encadrée pour faire face aux défis posés par les avancées scientifiques. Avec des thèmes de plus en plus complexes, la nécessité de préserver les principes éthiques est désormais reconnue à l’échelle mondiale. La loi permet de réguler des pratiques potentiellement sensibles et de prévenir les dérives éventuelles. Elle vise à garantir que les innovations médicales et biologiques se déroulent dans un cadre respectueux de la dignité humaine et des valeurs éthiques.

Pourquoi et comment se révise la loi de bioéthique ?

Afin d’accompagner les évolutions rapides de la bioéthique, la loi prévoit un mécanisme de révision. Pour élaborer un projet de loi, le Gouvernement s’appuie sur cette consultation citoyenne, ainsi que sur les avis de l’Agence de la biomédecine, du Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE), du Conseil d’État, des commissions parlementaires compétentes et de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPESCT). Le projet de loi est examiné par le Conseil d’État et présenté en Conseil des ministres avant d’être voté par le Parlement. La loi est promulguée après une éventuelle saisine du Conseil constitutionnel.

Que dit la loi ?

La France est précurseur en matière de bioéthique, engageant une réflexion profonde dès les années 1970. Depuis 1994, les lois de bioéthique régulent diverses activités médicales et de recherche. Elles encadrent le don d’organes, l’assistance médicale à la procréation (AMP), la génétique et la recherche sur les embryons humains, en posant des principes fondamentaux comme l’anonymat, la gratuité du don et l’obligation de consentement. La première loi a aussi posé des règles concernant l’utilisation des données de santé nominatives.

Comment a évolué la loi ?

La législation a connu plusieurs révisions pour s'adapter aux progrès scientifiques et aux attentes de la société. La loi de 2004 a introduit la régulation de la thérapie cellulaire. En 2011, des évolutions significatives ont eu lieu avec l'autorisation du don croisé d’organes en cas d’incompatibilité entre proches et la vitrification des ovocytes, permettant une meilleure flexibilité dans les projets parentaux. La loi de 2013 a établi un cadre strict pour la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires.

Quelles sont les dernières évolutions ?

Les révisions les plus récentes ont été apportées par la loi du 2 août 2021. Celle-ci a élargi l’accès à l’AMP en incluant les couples de femmes et les femmes non mariées. Elle a également introduit de nouveaux droits pour les enfants nés d'une AMP avec don, permis l’autoconservation des gamètes sous certaines conditions et clarifié l’encadrement des recherches sur les cellules souches embryonnaires.

Quel est le rôle de l'Agence de la biomédecine ?

L'Agence de la biomédecine, créée par la loi de 2004, joue un rôle central dans l'application des lois de bioéthique. Elle veille à ce que les pratiques, dans ses domaines d'expertise, respectent les normes en vigueur. En plus d'assurer la conformité avec la législation, l'Agence participe activement au processus de révision des lois en apportant son expertise. Elle joue ainsi un rôle crucial pour que les ajustements réglementaires répondent aux besoins contemporains et respectent les valeurs éthiques.

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